En 2008/2009, Swissmechanic a été confrontée à un changement radical des dispositions de base concernant les cours interentreprises (CI) en raison de la nouvelle politique de subventionnement du canton de Berne et de la réforme des professions. Depuis, le canton de Berne ne verse plus aux organisations qu'un forfait journalier pour les cours interentreprises obligatoires, soit 80 francs suisses par apprenti et par jour dans le cas du CFC polymécanicien/ne. La réforme des professions a en outre nécessité des investissements coûteux dans des machines modernes, notamment des tours et fraiseuses CNC, tandis que le recul d'environ 15% du nombre d'élèves en fin de scolarité a eu des répercussions négatives sur les contrats d'apprentissage conclus et donc sur les recettes des cours. 

Dans ces nouvelles conditions, Swissmechanic ne pouvait plus assurer à long terme une formation professionnelle rentable dans le canton de Berne via ses structures décentralisées comprenant deux sections et cinq sites au total (à Bienne, Langnau, Thoune et deux à Langenthal). Markus Kammermann, directeur de Swissmechanic Training SA depuis 15 ans, explique : « Nous avons dû nous alléger, devenir « lean », et exploiter les synergies pour que les coûts restent supportables pour nos membres. »  

M. Kammermann, qui connaissait bien les processus « lean » et de gestion du changement ainsi que les concepts d'excellence opérationnelle et de « kaizen » du temps où il était directeur général adjoint chez Toyota Suisse, a relevé le défi : « Nous avons pris la décision de créer un site de formation centralisé et bilingue. L'objectif était de fournir sur le nouveau site de Münchenbuchsee la même prestation de formation qu'auparavant, mais avec 20% d'infrastructure de formation et de coûts en moins que l'équivalent des cinq sites réunis. Il s'agissait d’un projet de grande ampleur qui a d'abord rencontré une certaine résistance, surtout en interne, faisant face à la phrase magique « Nous avons toujours fait comme ça ». Je suis donc très fier que nous ayons réussi à transformer des combattants solitaires dans leurs propres petits royaumes de formation en une équipe qui tire joyeusement sur la même corde. »  


Un investissement conséquent dans des machines-outils CNC modernes « made in Switzerland » 

 
« En raison de la réforme professionnelle actuelle « FutureMEM », nous avons dû réévaluer les possibilités d'investissement, pour trouver celles qui répondaient le mieux aux besoins futurs et apportaient le plus grand bénéfice à nos apprentis et à leurs entreprises. Les polymécaniciens/nes formés travaillent aujourd'hui en production sur des machines-outils CNC hautement dynamiques avec une technique de commande CNC ultramoderne et une programmation CAD/CAM en amont. Nous devons donc former correctement nos apprentis sur ces compétences, et devons les rendre aptes à travailler dans des conditions de production réelles. La question décisive était donc de décider sur quelles machines-outils nous voulions former nos apprentis », explique Markus Kammermann. 

Les trois variantes suivantes ont été évaluées :  
1.    Réviser les fraiseuses conventionnelles existantes et les équiper de commandes modernes.
2.    Acheter de nouvelles fraiseuses à console CNC avec habillage partiel conforme. 
3.    Acheter de nouvelles fraiseuses CNC avec un concept de construction moderne et un habillage intégral. 

Le budget disponible joue également un rôle central. Markus Kammermann détaille : « La structure des prix de ces trois variantes diffère certes peu, mais dans tous les cas, nous parlons de coûts d'investissement élevés. Sans nos membres engagés, qui se sont prononcés à l'unanimité en faveur de l'investissement dans des machines ultramodernes pour une formation de pointe, et donc en faveur d'une augmentation temporaire de leurs cotisations, nos options auraient été massivement limitées. » 
Finalement, les responsables de Swissmechanic Training SA ont opté pour un investissement conséquent et continu dans dix-huit machines-outils CNC de type PICOMAX 56 mill de Fehlmann. 
« Chez Swissmechanic, nous suivons pour toutes nos décisions d'investissement le principe : Switzerland first », ajoute M.  Kammermann.  


PICOMAX 56 mill : fraiseuse conventionnelle et CNC en une seule machine 

« La PICOMAX 56 mill a été conçue par Fehlmann de manière à répondre aux besoins de la formation de base. En outre, elle dispose de toutes les fonctionnalités d'un centre d'usinage 4 axes. Cette hybridité est, à notre avis, unique sur le marché », explique M. Kammermann.  
Jürg Solenthaler, directeur des ventes chez Fehlmann AG, ajoute : « Le développement de la PICOMAX 56 mill s'est basé sur un échange étroit avec des entreprises de formation, Swissmechanic Training SA à Münchenbuchsee ayant joué un rôle moteur. Nous avons clairement structuré les besoins de Swissmechanic et d'autres entreprises de formation dans un cahier des charges, et développé une solution de formation adaptée en collaboration avec le spécialiste des commandes numériques Heidenhain. La requête principale était la possibilité d'utiliser la machine dès le premier jour de formation en mode commande manuelle, jusqu'à son utilisation pour l'usinage 4 axes simultané pour la préparation à l'examen de fin d'apprentissage. Les fonctionnalités, avances et vitesses de rotation respectives sont faciles à configurer par le formateur et peuvent être activées individuellement par un interrupteur à clé en fonction des capacités des apprentis. Cela commence par une simple commande manuelle des axes via les trois manivelles, se poursuit par la simple fonctionnalité d'une commande de parcours jusqu'à l'usinage à part entière avec la commande de contournage CNC qui permet le fraisage jusqu'à 12 000 tr/min et des processus de fraisage complexes comme le fraisage à grande avance ou le fraisage trochoïdal. »    


Simple et modulaire, adaptable au niveau de formation de chacun 

« En collaboration avec Heidenhain et des experts en formation professionnelle, nous avons développé pour la PICOMAX 56 mill un concept fonctionnel qui permet aux futurs polymécaniciens et mécaniciens de production d'utiliser, dès la première heure et jusqu'à l'examen de fin d'apprentissage, une machine dont les fonctionnalités s'adapte à leur niveau de formation. », explique M. Solenthaler. 
Au début de la formation, des possibilités purement manuelles sont disponibles au moyen des trois manivelles mécaniques pour le fraisage, le perçage et le taraudage conventionnels, même sans connaissances de programmation. Les fonctions CNC sont masquées et l'affichage à l'écran est réduit à l'essentiel. Pas à pas, les fonctionnalités de la commande peuvent être activées. Au final, les apprentis disposent de la technologie CNC simultanée 4 axes la plus moderne pour les pièces les plus complexes. « À la fin de leur formation, les apprentis doivent être en mesure de programmer des pièces exigeantes directement sur la machine et en FAO et de les fabriquer de manière efficace et sûre sur les fraiseuses CNC », ajoute-t-il.   


Vivre et ressentir les forces de coupe

Pendant la phase d'évaluation, un point a cependant soulevé quelques questions dans le choix définitif d'investir dans des PICOMAX 56 mill : « Du point de vue technique, il n'y a eu aucune hésitation. Il n’y a rien de comparable sur le marché. Cependant, certains de nos formateurs ont mis en avant l'importance pour les futurs polymécaniciens de ressentir les forces de coupe et le comportement d'usinage sur des volants à l'échelle 1:1 », explique M. Kammermann. 

M. Solenthaler ajoute : « Si l'on considère aujourd'hui les processus d'enlèvement de copeaux les plus modernes, comme le fraisage à avance rapide ou le fraisage trochoïdal, le spécialiste CNC doit impérativement connaître les valeurs de coupe des fabricants d'outils. Ces données de coupe peuvent aujourd’hui être reprises en ligne directement dans la FAO ou la commande CNC à partir des portails correspondants, et il faut avant tout un concept de machine moderne capable de convertir ces données de coupe en un processus sûr. » 
Et M. Kammermann de répondre : « En début de formation, il n'est néanmoins pas inutile de ressentir une fois les forces d'usinage pendant une opération de fraisage. 


Avantages de l'habillage : une sécurité accrue 

C'est pourquoi nous avons encore en service dans notre centre de formation les Fehlmann PICOMAX 20 et 21, sur lesquelles les apprentis peuvent faire cette expérience. » 

Un autre aspect à prendre en compte dans le choix des bonnes machines de formation est l'habillage de la machine. À première vue, cela semble trivial. Pourtant, lors des processus de fraisage, les copeaux volent, les liquides de refroidissement tourbillonnent, sans parler du bruit émis par la machine. En termes de sécurité au travail, les carénages permettent clairement de prévenir les accidents. L'accessibilité à la pièce et au processus de fabrication en pâtissent il est vrai, mais cela ne doit plus jouer un rôle prépondérant dans la fabrication moderne. 
M. Kammermann l'affirme : « De mon point de vue, les machines-outils à commande numérique non protégées ne sont plus d'actualité. »


Gain de place grâce à une construction ergonomique et compacte

L'empreinte au sol est également toujours un sujet de préoccupation pour les machines-outils. Lors du développement de la PICOMAX 56 mill, les concepteurs ont veillé à ce qu'elle ne soit pas plus grande qu'une fraiseuse conventionnelle. « Du point de vue de l'encombrement, la PICOMAX 56 mill peut remplacer ces anciennes machines 1:1 », déclare J. Solenthaler 


Une formation de polymécanicien/ne adaptée aux besoins futurs

M. Kammermann conclut : « En tenant compte de tous les aspects mentionnés précédemment, nous considérons que des fraiseuses CNC complètes et « hybrides », adaptées à une formation moderne, constituent un choix idéal pour les futurs polymécanicien/nes. Pour attirer les jeunes talents, nous devons susciter l'enthousiasme grâce à notre environnement de formation et positionner nos entreprises formatrices dans le peloton de tête sur le plan technologique. Les jeunes ne veulent pas seulement être formés à un poste de travail à la pointe de la technologie, mais aussi dans un environnement sûr et propre.

Chez Swissmechanic Training, nous avons voulu poser un jalon en investissant dans un parc de machines CNC modernes et être le précurseur de la formation CNC la plus moderne en Suisse. Nous ne devons pas oublier quel est notre atout distinctif pour la compétitivité mondiale en Suisse : Better skills, better skills, better skills ! » 

Dominic Brügger de Halter AG à Frutigen aurait dit à M. Kammermann après les « WorldSkills » de Lyon l'année dernière : « Il y a cinq ans, j'ai commencé mon apprentissage de polymécanicien chez vous, aujourd'hui je suis le cinquième meilleur du monde dans le domaine de la mécanique industrielle. ». « Cela prouve que nous sommes sur la bonne voie », se réjouit M. Kammermann.
 

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